ASSOCIATION FRIOUL NOUVEAU REGARD

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L'ÉCOLE DES ÉAM DU FRIOUL


LES CONTRIBUTIONS "SOUVENIRS"


Norbert FOUCHE
Mail:jacqueline.fouche@orange.fr


Contribution de Norbert Fouche

Message du 14/06/11 16:31
Notbert FOUCHE"
 A : andre.barbaroux@free.fr
 Objet : Retrouvailles des anciens élèves de l'E.A.M. du Frioul , année 1961. Norbert FOUCHE.
Suivant les conseils de André RIEUSSET, je vous prie de trouver ci-dessous ma contribution au dossier "Frioul un nouveau regard".

                                                                                 VOICI POURQUOI JE SUIS DEVENU MARIN!

   Natif de la petite commune rurale de Vitré dans le département des deux-sèvres et y demeurant, rien ne me prédisposait à embrasser un métier de la mer. Le destin pourtant s'en est chargé.

   Divorce de mes parents alors que j'avais une dizaine d'années, puis remariage de ma mère avec un palefrenier des haras nationaux affecté en corse à AJACCIO, me valaient mon premier voyage sur le SAMPIERO CORSO, vieux paquebot reliant MARSEILLE à ce port. Cette traversée a été un pur enchantement et merveilleuse,elle a été je pense, le prémice de cet appel de la mer.
   Ce sentiment s'est renforcé par la suite alors que pendant la période de monte, nous partions au printemps avec les chevaux à la station d'ALERIA, sur le domaine de Padulone situé à une centaine de mètres de la plage, en bordure du maquis. Je restais des heures à observer et écouter la mer et les navires qui longeaient la côte.
   Alors que j'avais 14 ans, je prenais ma décision, irrévocable, de devenir marin, au grand dam de ma mère me voyant déja partir de longs mois pour des destinations lointaines et inconnues.

                                                                                                   CURSUS

   Je ne sais pour quelles raisons exactes, une défection probable d'un candidat, je suis arrivé à l'école du Frioul une quinzaine de jours après la rentrée du mois de mai 1961. Je me souviens avoir du rattraper tous les cours mais je disposais d'une volonté farouche à me hisser au premier rang du classement général. J'y suis parvenu en terminant le stage option "machine" 2ème ex-aequo avec mon grand ami André RIEUSSET, marseillais de pure souche habitant au port de l'Estaque. C'était le 16 décembre 1961.

   A cette époque les compagnies de navigation , à la recherche de mousses ou novices, qui connaissaient les dates de fin de stage des E.A.M., sollicitaient les directeurs afin de recruter ces jeunes gens.
   Deux-jours plus tard, le 18 décembre 1961, j'embarquais en qualité de novice machine sur le paquebot EL DJEZAIR de la compagnie de navigation mixte, (NM). Ce bateau si certains l'ont connu, se caractèrisait par sa cheminée située à l'arrière. Puis se succédèrent les embarquements sur les paquebots de la même compagnie, le PRESIDENT DE CAZALET et le KAIROUAN, à coque blanche.

   Nous faisions les lignes de méditerranée, Alger, Oran, Bône, Philippeville, Mers-el-kébir, Bizerte , Tunis et Palma de majorque aux iles baléares. Jai été frappé à cette époque  par les évènements d'algérie, le transport des troupes à destination ou en provenance de ce pays, mais surtout le rapatriement des populations avec leurs lots d'abattement et d'immense chagrin de quitter leur terre natale et tout ce qu'ils y laissaient. Des scènes déchirantes restent encore dans ma mémoire.

   Las de pratiquer le cabotage alors que je passais graisseur 6ème catégorie, j'ai voulu obtenir la 7ème afin d'avoir un embarquement sur le pétrolier EDJELE dont disposait la compagnie. Pour ce faire, j'ai effectué un stage de F.P.A. section tourneur à MARSEILLE en 1963/1964, année au cours de laquelle j'ai obtenu l'essai manuel de la marine marchande, dans la dite spécialité. Pendant cette période, je résidais à la mission de la mer, boulevard des dames, dirigée par les pères GOSSET et BROSSET. Un autre grand ami participait avec moi à ce même stage, Christian PIERARD, hélas décèdé depuis. Enfin, je pratiquais le long-cours en embarquant sur le pétrolier convoité.

   En juillet 1965, j'effectuais mes classes au C.F.M. de BREST, à l'issue desquelles j'étais affecté sur le garde cote "LA COMBATTANTE à TOULON en qualité de mécanicien. J'étais libèré en décembre 1966.

   Bien entendu, ayant connu celle qui allait devenir mon épouse, je me suis résigné, sur ses instances répètées, à changer de cap. J'ai opté pour la Gendarmerie Nationale.
    
    Après un stage de 8 mois à L'E.P.G. de CHAUMONT, j'ai été affecté à l'escadron 1/15 de gendarmerie mobile à LYON-BRON en septembre 1967. J'ai donc connu et "subi" les évènements de mai 1968 en me demandant dans quelle galère je m'étais fourvoyé.

    Affecté par la suite dans diverses brigades de la région Poitou-Charentes à partir de 1971, et toujours attiré par le milieu marin, je me suis spécialisé dans ce domaine. Au cours de stages de formation à BORDEAUX, TOULON et ANTIBES, j'ai obtenu les qualifications de maître- nageur- sauveteur, pilote de vedette et plongeur autonome de la gendarmerie. Cela m'a permis d'exercer la surveillance de lacs et de piscine, lors des saisons estivales et bien entendu dans le cadre de la plongée de rechercher toutes sortes d'objets ou hélas des personnes victimes d'accidents ou autres morts violentes.

   Désirant poursuivre ma carrière en qualité de gradé, j'ai obtenu le concours d'officier de police judiciaire (OPJ) en 1983. Après plusieurs stages de qualification professionnelle, ma hiérarchie m'a confié le commandemant de plusieurs brigades dans les départements de la charente-maritime et de la charente, jusqu'au 1er juillet 2000, date à laquelle j'ai été admis à faire valoir mes droits à la retraite, comme l'on dit.

   Et depuis je profite de celle-ci dans le bricolage, le jardinage, mais aussi dans la découverte de notre beau pays avec mon camping-car.

   Bien entendu, c'est avec impatiente et un grand plaisir que j'attends nos retrouvailles des ex-apprentis marin de la cuvée 1961 de l'E.A.M. du FRIOUL, le 23 juin prochain. A bientôt

Norbert Fouche







Le

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